Le Groupe Bernard Tapie parmi les repreneurs potentiels de Full Tilt Poker

Bernard Tapie, un «ami» du président français Nicolas Sarkozy, a joué un rôle important dans la vie publique française depuis trois décennies. Avec un passé sulfureux, ce fut d'ailleurs souvent pour son implication dans des scandales financiers, dont le dernier en date a pris au piège Christine Lagarde, directrice du FMI. Voila que son groupe fait irruption dans «l'affaire Full Tilt Poker», qui fait parler d'elle depuis des semaines dans le monde du poker en ligne aux États-Unis.

Son fils Laurent Tapie, directeur général de la société holding de son père, a signé un accord exclusif pour le Groupe Bernard Tapie pour racheter la fameuse salle de poker en ligne et ses actifs. Cette transaction inclut de rembourser les sommes dues aux joueurs de Full Tilt, a déclaré un avocat américain du site de poker dans un entretien téléphonique avec un journaliste de Reuters.

«Ils sont le groupe le plus important d'investisseurs dans la perspective de preuves concrètes de financement», a déclaré l'avocat, Jeff Ifrah.

«Ces gars-là sont différents parce qu'ils ont effectivement présenté des preuves financière dans le cadre d'un accord sur les détails d'un plan avec le ministère de la justice américain (DOJ).»

Les procureurs fédéraux américains avaient il y a quelque temps accusés Full Tilt Poker d'avoir mis en place un système frauduleux, dans lequel les propriétaires de l'entreprise et les membres du conseil s'étaient payé un demi-milliard de dollars, alors que les joueurs étaient dépouillés.

Tout acheteur potentiel devra parvenir à un accord avec le ministère de la justice afin de rembourser les joueurs américains. Le Groupe Bernard Tapie devait débuté des pourparlers hier soir, a indiqué Jeff Ifrah.

Full Tilt a également vu sa licence de jeu révoquée par la Gambling Control Commission (AGCC) de l'île britannique de Alderney le mois dernier. 

Le Groupe Bernard Tapie n'est pas un néophyte dans le monde du jeu en ligne. Il détient environ 30% de International Stadiums Poker Tour, un organisateur de tournois de poker. L'année dernière, le gouvernement de Sarkozy libéralisait le poker en ligne et les paris sportifs pour stimuler les recettes fiscales, un mouvement qui a conduit à une explosion de sites de jeu en ligne. Dans le même temps, Laurent Tapie fondait les sites déjà défunts libre-goal.com et Livebetting.com, ce dernier redirigeant désormais vers le site de paris en ligne du Groupe Partouche.

Dans une interview au site iGambling France, Laurent Tapie a déclaré que son entreprise possède «les fonds nécessaires pour rembourser les dettes des joueurs américains», mais qu'il y avait «encore un long chemin à parcourir» avant un accord final.

Par ailleurs, Bernard Tapie a déclaré à l'Agence France Presse que son groupe pourrait finir par contrôler «au maximum» 5 à 10% d'une nouvelle structure d'actionnariat pour Full Tilt, suggérant que d'autres investisseurs pourraient entrer la partie.

D'après une évaluation, Full Tilt Poker avoisinerait les 300 millions de dollars, un chiffre qui court mais doit encore être confirmé ... l'engagement du Groupe Bernard Tapie pourrait atteindre jusqu'à 30 millions de dollars, annonçait lundi le quotidien français Les Echos.  

Source : Reuters.com

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